Citations commentées

Voici une sélection de citations que j’ai recueillies au fil de mes lectures. Malheureusement, je n’ai pas pris l’habitude de noter précisément les références, je vais donc devoir me contenter de mentionner uniquement le nom de l’auteur. Rafraîchissez la page pour obtenir la dernière version.

In creation process

« La foi perdue est pire que pas de foi du tout, car elle laisse derrière elle un trou béant, très semblable à celui que l’Esprit a laissé lorsqu’il a abandonné ce monde maudit. Par leur nature même, c’est vides en forme de dieu exigent d’être comblés avec quelque chose d’aussi précieux que ce qui a été perdu. Le choix de ce quelque chose - si toutefois il s’agit d’un choix - régit la destinée des hommes.» (Cher lecteur, comment avez-vous comblé ce trou ? Réfléchissez-y.)

« Il faut soumettre l’action à l’épreuve de la pensée et la pensée à l’épreuve de l’action. » (Briser la dychotomie théorie/pratique, action/réflexion car elle s'enrichissent l'une est l'autre au point que la frontière en est parfois arbitraire sinon néfaste).

« La manière dont la science fonctionne est effrayante. Pensez-y juste un instant : la plus créative et la plus destructrice des inventions de l’homme sont nées exactement en même temps. Une grand partie du monde high-tech dans lequel nous vivons aujourd’hui, avec sa conquête de l’espace et ses avancées extraordinaires dans le domaine de la biologie et de la médecine, est née de l’impulsion donnée par la monomanie d’un homme et le besoin de développer des calculateurs électroniques pour déterminer si une bombe H pouvait ou non être construite. » (Idée que la science/le progrès technique est une bête aussi apocalyptique que salvatrice, mais surtout indomptable.)

« À la naissance, le cortex ressemble à un bois après le passage d’un ouragan, convert seulement de quelques troncs d’arbres dénudés. Dans les six premiers mois de vie, véritable printemps du cerveau, branchements et ramifications se multiplient jusqu’à former une fourré inextricable. » (Très belle analogie qui introduit un peu de poésie dans la froide complexité de nos structures cérébrales. Cela me donne la sensation d'un sous-univers miniature à l'intérieur de nos tête que l'homme se doit encore de conquérir).

"Avant d'éduquer l'enfant, observons-le ! " (Ce n'est pas parce que l'on a été enfant que l'on peut prétendre savoir se mettre à leur place. Observons les avant de vouloir leur enseigner quoi que ce soit au lieu de les ranger dans cette cathégorie abstraite, impersonnelle et déshumanisante "d'enfant". C'est ce changement que Claparède a introduit dans sa pédagogie)

« Traiter de la façon d’élever et d’éduquer les enfants semble être la chose la plus importante et la plus difficile de toute la science humaine. » (Qui oserait prétendre avoir une influence plus que marginale sur le destin du développement de son propre enfant ?)

Quelque soi la personne que tu regardes, sache qu’elle a déjà plusieurs fois traversé l’enfer. (Vivre selon cette maxime permet d'introduire de l'empathie même pour les gens que nous ne connaissons pas.).

"Celui qui a atteint son but a manqué tout le reste." (Il faut explorer tout un espace de possibles pour se rendre compte si notre choix est le bon ou pour dénicher les raisons qui font qu'une théorie est plus appropriée qu'une autre).

"Des diamants rien ne naît. Du fumier naissent les fleurs." (Idée que nos malheurs sont d'une grande fertilité. Si on sait en extraire leur énergie, ils sont la source de belles métamorphoses.)

" L’art de faire attention, qui est le grand art suppose l’art de ne pas faire attention, qui est l’art Royal". (Dans cette jungle moderne de stimulus externes, le meilleur outil que l'on puisse avoir est celui de la maîtrise de notre attention, qui in fine définie ce que l'on est et ce que l'on devient).

"J’écris parce que j’ai l’impression que, dans le lent processus de désamour de mes amants précédents, le décorticage méthodique des moments passés ensemble a joué un rôle crucial. Une fois l’affaire exposée devant moi, tous ces boulons grossiers dénonçant l’histoire sans envergure, j’avais pu me désintéresser." (Etrangement, après l'échec amoureux, on ressent le besoin impérieux de détruire la valeur de ce que l'on partageait avec la personne. Comme si l'on avait besoin de reprendre le contrôle, brûler et réecrire ce livre pour que le "nous" futur oublie la singularité de ce que l'on a perdu).

« Jusqu’à ce que vous rendrez votre inconscient conscient, il dirigera votre vie et vous l’appellerez destin. » (Encore et toujours, sans travail actif avec son inconscient, on ne vit pratiquement que comme un esclave sans même le réaliser. Faire le travail de lecture et de compréhension de son inconscient nous donne au moins un supplément marginal de liberté d'action). Dans la même veine : « Ce que tu nies te soumets, ce que tu acceptes te transforme. »

- « La conscience règne mais ne gouverne pas. » (Le jour où j'ai osé me poser la question : "Mais d'où viennent exactement mes pensées, mes sentiments, mes pulsions ? ". La seule réponse évidente est que les limbes d'où elles émergent est hors de notre contrôle. Cela a été pour moi ma première rencontre avec mon inconscient que depuis je prends grand soin de documenter ce qu'il me communique ou me chuchote discrètement. Si vous pouvez, faite en de même, c'est une source inépuisable d'instruction sur soi-même.)

« Mon âme est comme un orchestre caché. Je ne sais quels instruments résonnent et jouent en moi, cordes et harpes, timbales et tambours. Je ne peux me connaître que comme une symphonie. »

« Il est deux processus que les êtres humains ne sauraient arrêter aussi longtemps qu’ils vivent : respirer et penser. En vérité, nous sommes capables de retenir notre respiration plus longtemps que nous ne pouvons nous abstenir de penser. À la réflexion, cette incapacité à arrêter la pensée, à cesser de penser, est une terrifiante contrainte. » (C'est cette contrainte qui fait que des petites habitudes mentales (la faculté de questionner les causes en toutes choses, de soulever à soi-même les moments de bonheur, vivre en gratitude) que certains pratique comme un réflexe génèrent des changements considérables chez un individu.)

«L’esprit et le corps sont-ils séparés ? Et si oui, lequel vaut-il mieux choisir ? » (Pic ironique que vous pouvez lancer en passant à tout dualiste chevronné qui refuse que son âme épurée soit entaché de la crasse matérialité. )

« L’homme a soif de vérité, mais est-ce la source qu’il cherche - ou l’abreuvoir » (Il y a deux types d'hommes face à la quête de connaissance. Ceux qui cherchent les vérités qui leur serait donné par une autorité scientifique ou littéraire (ceux qui cherchent l'abreuvoir), et ceux qui en toutes choses cherchent les causes et les questionnent (ceux à la conquête de la source. J'ajouterai même que les vrais génie sont ceux qui ont généré des sources (ce qui représenterait des nouvelles manières de questionnement.)

« Ce n'est pas la connaissance, mais l'acte d'apprendre, pas la possession, mais l'acquisition qui nous produit les plus grands plaisirs .»  (Le socle de toute vie tournée vers la connaissance. Le plaisir de questionner et de découvrir. Cela n'a rien avoir avec engranger de la connaissance. C'est comparer le poète et le dactylographe.)

« Toute vision du monde est un aveu autobiographique et il n’est pas rare que le choix d’un métier soit un règlement de comptes.  ».

« Sans savoir pourquoi, j’aime ce monde où nous venons pour mourir. » (En effet, qui a demandé à naître ? Et pourtant nous voilà dans ce monde où nous venons pour mourir. Mais qui a dit que ce n'était pas un endroit magnifique pour y bâtir une belle mort ?

« Tomber amoureux c‘est le plus joli moment pathologique d‘un être humain normal. »

„Je voudrais qu'à cet âge; On sortît de la vie ainsi que d'un banquet; Remerciant son hôte, et qu'on fit son paquet.“ (Encore cette idée d'une acceptation belle et non tragique de la mort).

« Le hasard a ses lois que nous comprenons de mieux en mieux. » (Il est étonnant, voir paradoxal que le hasard, ce qui par définition nagit hors de tout contrôle causal, suive les lois des probabilités et des statistiques qui sont parfaitement étudiées par les mathématiciens.)

« Prononcer un mot, c'est comme frapper une touche sur le piano de l'imagination." (La partie conscience, par le peut d'influence qu'il a, ne fait que jeter des pavés dans la mare de l'inconscient, qui lui fait le vrai travail).

« Toute passion a finalement son spectateur. » (À chaque fois que je remarque que j'agis différemment parce que je me sais être observé, me vient en mémoire cette citation et cela me rappelle la part risible qui réside au fond de chaque humain).

« Nous façonnons nos outils, et, par la suite, nos outils nous façonnent ». (Rien n'est plus vrai qu'à l'aire du monde numérique. Il en va de même de presque toute ce que nous mettons au monde au sens large , c'est à dire "en dehors de nous" (des idées, des projets, des enfants).

« Le paradoxe de la condition humaine c’est qu’on ne peut devenir soi-même que sous l’influence des autres. »

«  Les gens oublient ce que vous avez dit, oublient ce que vous avez fait, mais ils n’oublient jamais ce qu’ils ont éprouvé en votre présence. » (Cela est facilement vérifiable dans sa propre vie. Cela est vrai en grande partie parce que l'inconscient qui a absorbé la majorité des informations de la rencontre, ne ne parlent qu'en symboles et émotions et ne connaît aucun langage bien formulé. )

« L’amour est le moteur du monde, l’argent son carburant. » (L'humain, in fine, en dessous de toute la couche de la culture, de la politique, des affaires, agit toujours selon les principes les plus simples et fondamentaux, dont le besoin d'amour est l'un des plus essentiels). ,

« Jusqu’à ce que vous rendrez votre inconscient conscient, il dirigera votre vie et vous l’appellerez destin. » (Encore et toujours, sans travail actif avec son inconscient, on ne vit pratiquement que comme un esclave sans même le réaliser. Faire le travail de lecture et de compréhension de son inconscient nous donne au moins un supplément marginal de liberté d'action). Dans la même veine : « Ce que tu nies te soumets, ce que tu acceptes te transforme. »

« Les rencontres font les idées, les projets et les hommes.» (Si je retrace et observe ce qui en moi a produit le plus de changements, cela a presque systématiquement été les rencontres avec le gens uniques et exceptionnels que j'ai eu la chance de rencontrer. Je vous transmets ici encore un peu plus de gratitude.)

« Mais si vous n'abandonnez par, ce que vous êtes capable de faire avec votre intuition, va bien au delà de vos attentes les plus irréalistes.» (C'est David Bessis qui ma fait réaliser la maîtrise et les pouvoirs que l'on attendre dans nos processus cognitifs. Notre cerveau est un organe dont la nature elle même n'avait probablement pas anticipé la puissance.)

« La sagesse a ses excès et n‘a pas moins besoin de moderation que la folie..» (Cessons de temps en temps de trop nous prendre au sérieux et n'oublions pas que nous sommes nous aussi des animaux, tout ce qu'il y a de plus sauvage inculte et brutal. Le nier c'est déjà aller à notre propre perte). Dans la même veine. « Trop d’animalité défigure l’homme civilisé, trop de civilisation crée des animaux malades. (…) la vie érotique ne s’épanouit que lorsque l’esprit et l’instinct se trouvent en une heureuse concordance.»

- « Notre principal talent, c‘est de savoir nous appliquer à differentes occupations. C‘est exister, ce n‘est pas vivre que de se tenir attaché et lié nécessairement à une façon d‘être. Les plus belles âmes sont celles qui ont le plus de variété et de souplesse. » (Simplement comment j'ai décidé d'orienter ma vie.)

« Ainsi un fleuve a beau n‘être pas immense, il apparaît tel a qui n‘en a pas vu de plus grand; il en est de même d‘un arbre, d‘un homme, et, dans tous les objets de toute espèce, ce que chacun a vu de plus grand, il le trouve énorme. » (C'est donc un biais que l'on rencontre en considérant l'Histoire. Puisque l'on n'a pas encore vu l'entièreté du déroulé de l'Histoire de l'humanité, il nous est impossible de faire preuve de relativisme historique. On croît que la seconde guerre mondiale est la guerre la plus horrible qui est arrivé à l'humanité -C'est la plus grande montagne que l'on ait vue dans les mots de Lucrèce- mais cela n'empêche pas que cette guerre paraîtra risible au vue des cataclysmes futurs qui nous attendent peut-être au coin de la rue.

« La grandeur d’un métier est peut-être, avant tout, d’unir des hommes : il n’est qu’un luxe véritable, et c’est celui des relations humaines. » (Idée que les seules vraies richesses sont celles de nos relations).

« Deviner ainsi l’existence ou les propriétés d’objets qui sont encore au-delà de notre connaissance, expliquer du visible compliqué par de l’invisible simple, voilà la forme d’intelligence intuitive à laquelle grâce à des hommes tels que Dalton ou Boltzmann, nous devons l’atomistique. » (C'est assez surprenant que la science, en pensant ce qui était impensable et hors de l'intuition commune, fini par tomber sur des objets dont les principe philosophiques sont finalement assez simple, en particulier en physique où les objets que cette science décrit suivent des lois mathématiques qui elles découlent d'un ensemble d'axiome minimal et simplismes.)

« Recherchez la simplicité, mais méfiez-vous d'elle. » (Attention aux belles formules ! Elle sont alléchantes mais souvent trompeuses. Quand un auteur tient un contenu qu'il veut rigoureux mais use d'une forme littérairement belle et créative, il vous séduit plus qu'il ne démontre.)

« Personne n’est exempt de dire des sottises. Le malheur est de les dire avec sérieux. » (Et oui, réalisons quand nous disons des conneries, parce que nous en disons, et évitons le malheur de ne pas s'en rendre compte).

« Il convient, pour éviter les procès, de faire tout ce qu’on peut, et peut-être même un peu plus. Il est, en effet, non seulement honorable, mais quelquefois avantageux, de renoncer en partie à ses droits. » (Il faut mieux subir une petite injustice que de se battre pour rien dans des querelles qui nous ferons perdre du temps et de l'énergie. Dans la même idée que l'on gagne une guerre sans remporter toutes les batailles.)

« La sélection naturelle travaille insensiblement et sans bruit, partout et toutes les fois que l’occasion s’en présente. » (J’aime quand certains concepts pourtant hors du réel en temps que tel son présents dans le réel de manière surplombante, à la manière d’une propriété émergente. La sélection naturelle est partout mais nulle part concrètement, j'entend de manière incarnée.)